Neven Khanriel — Nerve Impulse
@ Neven Khanriel
Statistiques
Points de vie:
(600/3000)
Vitesse:
(120/200)
Attaque:
(300/600)
Défense:
(200/600)
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(330/600)
Fréquence de rp: moins de 2 semaines entre chaque réponse
Neven Khanriel
─ **•̩̩͙✩•̩̩͙*˚ ─
✧ scintilla (n.) :
a tiny brilliant flash or spark; a small thing; a barely visible trace ✧
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✧ scintilla (n.) :
a tiny brilliant flash or spark; a small thing; a barely visible trace ✧
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Constellations
Allergique à l'ennui, souffrant du silence et de l'inactivité, il a besoin d'être sans cesse occupé sous peine de s'enticher à nouveau de l'idée de créer une nouvelle bêtise plus ou moins originale. Si cumuler les jobs tend à apaiser sa tendance à se sentir obligé de s'inventer un jeu pour tromper le vide, il est heureusement très facile d'attirer son attention. Curieux, facilement émerveillé, un nombre ridicule de personne peuvent avoir son admiration ou son attention pour des choses souvent incongrues. Fouineur, il se trouve souvent intéressé par tout et n'importe quoi, et, en toute transparence, surtout n'importe quoi.
Respirant un mélange d'arrogance et d'indécence, s'adressant de manière toujours bien trop familière aux aînés et personnes de pouvoir, il se moque plutôt bien des dogmes sociaux. Il n'est pas poli, il ne mâche pas ses mots, il sonne souvent irrespectueux, et il tend à souvent se moquer de quel type de regard l'on peut poser sur sa personne.
Rebelle, pensant qu'il est souvent un devoir de désobéir aux règles injustes ou dénuées de sens, il s'offre le droit de suivre ce qui lui plaît, et vit en réalité plus selon son propre set de règles. Le monde est une équation indécodable et absurde, et il essaie de se libérer, qu'importe combien ses égarements sont indésirables et se regardent avec des sourcils froncés. Souvent brusque, il ne sait de toute façon pas toujours s'exprimer, mais donne une valeur primordiale au fait d'être franc dans la majorité des cas, quitte à blesser. L'avis des autres, de toute manière, ne compte en général pas vraiment pour lui, et le mensonge n'est souvent pour lui que pour se cacher ou protéger quelqu'un.
Exagérément têtu, un brin sans-gêne (par ignorance ou en pleine conscience de cause), désinvolture et manque d'usage de faculté de communication ou de ses neurones récents sont fréquents chez lui.... Il préfère se débrouiller seul, indépendant, et incapable de toute façon faire en équipe, habitué à survivre et tout supporter sans aide et à avoir plus d'ennemi-e-s que de spectateurices. Sa peur d'être dépendant ou vulnérables lui font souvent prendre des décisions sans concertation même avec les personnes qu'il apprécie, l'angoisse de se confier surpassant de loin la sagesse derrière l'acte de demander un conseil ou de l'aide.
Courageux plus au sens suicidaire que mesuré, il se met en danger bien trop souvent, et a tendance à évidemment le payer. Niveau zéro de la tactique, et évidemment d'autant plus handicapé qu'il n'écoute pas grand monde, il compte surtout sur son imprévisibilité, sa débrouillardise et ses capacités combattives pour s'en sortir... ce qui n'est pas toujours un succès.
Bagarreur, impulsif et colérique, il est souvent incapable de régler un conflit par la parole, trop maladroit à la communication, et bien plus familier aux solutions expéditives... et qui de toute façon marchent mieux (ou pas). A cela s'accompagne un naturel surprotecteur, un besoin de couver et protéger tout ce qui semble ne pas pouvoir se défendre, qui le poussent autant à ramasser tous les poussins abandonnés qu'à s'attirer des ennuis au nom de personnes qu'il ne connaît parfois même pas.
Bien que les expressions de la chose soient souvent maladroites, Neven est quelqu'un d'extrêmement affectueux, appréciant prendre soin d'autrui, veiller à leur bien être, leur offrir des goûters ou des services à chaque occasion faute de savoir dire les choses par des mots. Habitué à s'occuper d'enfants, il est d'ailleurs commun qu'il applique ses comportements à leur égard aux adultes de son entourage, peinant bien trop à savoir quelle autre chose il devrait faire. Peu démonstratif avec les mots, ceux-ci restant toujours soient impossibles à formuler, soit incapables de traduire ses pensées, son langage affectif passe essentiellement par les gestes et services rendus. De plus, même s'il déteste en majorité les contacts physiques, l'affection pour autrui tend à le rendre au contraire exagérément tactile, probablement là une autre manière de traduire ses sentiments.
Entre quelques airs parfois ridiculement immatures, et d'autres plutôt violents, Neven est quelqu'un qui aime profondément et avec sincérité. C'est quelqu'un qui aime comme on aime avec tous les sentiments à vif. Il désire le meilleur pour autrui, et s'investira pour du meilleur... Souvent avec toute la maladresse du monde, mais avec la sincérité d'âme qui va avec.
Mais peut-être que son amour d'autrui est souvent aussi impacté par sa propre estime de soit, ses tendance à s'auto-blamer et s'auto-dynamiter à chaque perçu échec. Prône à des tendances destructives, et à se punir de ses échecs, il se maintient sous une constante pression, et se considère généralement comme le principal problème à la moindre chose qui ne se passe pas bien. Une fois privé de ses bourreaux extérieur, il est peut-être devenu lui-même son plus grand bourreau pour compenser l'absence des punitions irraisonnées et irraisonnables qu'on lui a cruellement infligé. Il aimerait ne jamais rien rater, ne jamais faire d'erreurs. Il aimerait souvent empêcher tous les maux du monde, toujours tout réparer, incapable de comprendre et d'accepter n'avoir que deux mains, et ne pas pouvoir guérir et sauver la Terre entière, mais surtout que ne pas pouvoir empêcher cela ne fait pas de lui une mauvaise personne.
Un de ses plus gros défauts, est sans doute sa tendance à l'envie. Jaloux des autres, de leurs amitiés, leurs familles, il lui arrive d'avoir des pensées qu'il regrette ensuite, souvent lié à ce qui lui manque et ce que les autres ont, qu'importe à quel point c'est imparfait. Peut-être que c'est aussi ce qui le pousse à autant se détester, parce qu'il ne peut parfois pas empêcher ce genre de pensées de se glisser dans son esprit, tandis que la solitude et l'absence de repères lui dévorent le cœur.
Incapable de combler son manque affectif, de demander de l'aide, il contemple chaque année comme un nouveau cap qui lui interdira à jamais de continuer à désirer savoir qui il est et d'où il vient. Quelle importance, de toute façon, ce n'est pas sa place ici... Pourtant, il se plie en deux, en quatre, en cinq, en six pour être utile, avoir des miettes de ce que d'autres ont sans se tordre ainsi, en venant à ne plus savoir se définir autrement que par son utilité. Il ne mérite pas d'être aimé juste en existant, son droit d'exister dépend de son utilité, c'est évident. Et les frustrations étouffées ne chassent pas l'envie, le désir dévorant d'avoir sa place, de se sentir aimé, désiré, et en sécurité, quelques chose qui s'échappe entre ses doigts qu'importe ses efforts...
Mélange de violence, et de tendre maladresse, Neven est quelqu'un qui se cherche encore, qui se perd et se retrouve, qui égare et déterre les morceaux, qui apprend et désapprend, incapable de se conformer et rentrer dans une boîte, égaré en quête d'une voie qui sera véritablement la sienne.
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statistiques
I'll give you a Vision
Like a rain falling onto the scar, let the pain engrave
In the herd of wanderers not knowing where to come down to
I lost another piece
Neven essaie de se convaincre qu'il ne rêve de rien, qu'il n'aspire à rien, qu'il se contente d'être un outil pour autrui et qu'il ne veut rien de plus, qu'avant tout, il n'aspire qu'au bonheur des gens qu'il aime dans un monde où il aura disparu... Mais parfois le mensonge se brouille, il se voit musicien, avec ses ami-e-s, il se voit avec un enfant, parfois des parents ou un-e partenaire, tout est coloré, il y a du bruit, de l'agitation, tout le monde sourit, et le silence, le bruit comme le rien ne sont plus qu'un mauvais souvenir. Il haït avoir ce genre de pensées, espérer, s'imaginer qu'il n'est pas juste un bouclier ou une arme, pas un outil, qu'au fond il y a des choses qu'il veut en tant que personnes... Parce qu'il ne devrait pas avoir ce genre de pensées, n'est ce pas ?
Neven ne rêve nullement de choses comme avoir de l'argent, être célèbre, reconnu, ou respecté. Tout ce qu'il désire, c'est juste quelque part où appartenir, être heureux, exister au milieu d'autres personnes qui elles aussi auraient le droit à ce bonheur, un monde qui fait moins mal et où il a le droit d'être.
Il y a de trop nombreuses peurs qui lui dévorent le cœur, mais l'abandon trône en tête de toutes. Peur pourtant vue de face à mille et une reprises, les répétitions n'ont participé qu'à la craindre d'autant plus, persuadé de cette fatalité qui le poussera à à jamais être abandonné et seul. Même l'immuable tatouage laissé par Khanriel pourrait partir, si on le coupe, si on le lui arrache de force... Et pourquoi est-ce qu'on ne lui enlèverait pas ça aussi ?
Et vivre avec les autres, ne plus être seul abandonné à lui-même a par extension fait éclore sa peur de la perte par des choses aussi inaltérables que la mort. Il n'a jamais eu à faire de deuil à proprement parler, c'était bien là l'avantage d'être seul et la créature méprisée du village... Mais comment le faire quand ça arrivera ? Et quand est ce que ça arrivera ? Qui devra partir ? Comment seulement accepter ce genre de choses ?
Et malgré des airs sociables et aisément abordables, Neven déteste l'idée d'être plus que ça approché aussi, préférant fuir les contacts sociaux plus conséquents de crainte qu'on puisse le connaître au-delà de stéréotypes. L'idée de se construire une image forte repose sur des faux-semblants et des distances à son avis, et il ne se pense pas être le genre de personne à profiter d'un cœur si solide. C'est la peur de décevoir qui l'anime autant que celle d'être exposé, et donc vulnérable. Un paradoxe se dessine donc aisément entre le désir d'une attache qui ne peut se briser, et celui de pouvoir tout de même continuer à se cacher.
Even if I wear a disguise,
The place where I belong is the one where I can be of use
Jeune adulte, il a peut-être déjà trop vu... L'opportunisme de Black Mamba, les espoirs peints par leurs diverses divisions qui pourtant se réclament du même nom et du même ciel futur, la cruauté des royaux, de la commission et des puissants qui choisissent d'isoler, précariser, et commander le futur des autres, des divinités à la présence insaisissable mais omniprésents dans les récits et discours comme si leurs mains étaient au dessus de toutes les têtes... Ou alors, faudrait il évoquer les dérives absurdes, aux bords d'une abyssale mer de malveillances des gourous de l'Ordre de l'Apocalypse, les dommages qui n'auront jamais réparation, les cicatrices qui persistent infligées de leur influence, toujours quelque part en lui, comme si ronger ses laisses ne suffisait pas pour à jamais leur échapper. Peut-être qu'il y a des gens bien dans l'Ordre, mais ça lui importe peu quand il est si aisé d'y trouver des personnes qui ne peuvent qu'être décrites comme malveillantes, précipitant jeunes et moins jeunes dans le désespoir, à poursuivre un pardon qui ne sera à son sens jamais articulé par les divinités à qui l'on adresse des prières.
Il déteste savoir qu'il est possible que chacun ait un toit et mange à sa faim, mais que rien n'est jamais fait, que la faim ait creusé le ventre de trop de monde pour le seul tord d'être mal né, qu'avant tout tout a poussé les plus faibles à se battre pour des miettes lancées depuis le trône d'un fastueux palais que ses yeux ne peuvent décrire comme une exposition de richesse débauchée et méprisante.
Mais il aime des choses plus petites et simples : les gens de son quartier, la vieille femme édentée qui vend des sucreries, les gamins turbulents du quartier qui n'écoutent que lui (il n'y a bien que ces morveux qui le prennent un peu au sérieux... Comment cela se fait il que seuls les moins de dix ans comprennent qu'il est un vrai dur ?), la jeune mère de l'appartement d'en face qui arrange de jolis bouquets de fleurs, ou ces adolescents encore pleins d'étoiles dans les yeux qui s'entre-aident en rêvant de devenir riches pour singer être des personnes importantes en centre-ville. Il aime les vieilles chansons ringardes de la dame dont il garde parfois les enfants, l'odeur du pain chaud tôt le matin, et les rires de tous ces gens qu'il aime qui brisent les éclats mornes d'un monde brisé qui voudrait qu'il se résigne.
Il ne veut pas se résigner : les choses changeront, et pour le mieux.
Koala (il/iel)
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Histoire
And
Aux yeux de
Pendant l'indéfinissable temps passé dans cet espace, il avait appris à définir plusieurs formes de solitudes, celle quand on était vraiment seuls, celle qui se ressentait dans la foule, celle quand personne ne peut vous comprendre, celle qui ne s'explique pas, quand tout va bien, tout le monde comprend, mais que quelque chose encore ne peut combler le vide.
Pourtant, dans ses voyages, à un moment où son corps même était devenu méconnaissable, muté au point que nul ne saurait dire ce qu'il aurait pu être, le ciel s'était couvert de craquelures au-dessus de sa tête... Le ciel... Pour lui, ce mot ne voulait plus rien dire, mer, vides, ciels et terres étaient pareil dans la Mer du Quanta, pourvu qu'on y ait passé assez de temps. Tout craquait, se brisait, tombait en morceaux, s'imbriquait, renaissait nouveau, tandis qu'il entendait parfois gronder des créatures qu'il ne saurait définir comme vivantes ou mortes. Lui-même ne savait plus depuis longtemps ce qu'il était.
Un ciel qui craque, ça pouvait être n'importe quoi, même la mort, disait-on... Mais tant que sa conscience subsistait, il lui semblait que ce n'était pas mourir. Et pour lui, l'idée de périr, peut-être semblait séduisante, au stade où il ne savait plus lui-même qui il était. Son vrai nom lui-même s'était perdu, et c'était dans un des mondes de la mer qu'il avait reçu l'actuel. Khanriel... Il le portait et le gardait dans sa poche en permanence en parcourant l'infini sans entrevoir la fin.
Cependant, parfois, dans la mer infinie du Chaos Primordial, il ne tombait pas que des mondes. Ici, ou quelques part là-bas, il tombait parfois des créatures de certains mondes qui pouvait rentrer dans leur monde sans nécessairement s'égarer. Il n'en avait jamais vu. C'était juste ce qui se disait parmi les personnes qui étaient ici depuis bien trop longtemps.
Pourtant, clignant des yeux, ses trente yeux décelèrent quelque chose qui ressemblait un peu à certaines créatures encore présentes dans les mondes-bulles... Tendant sa septième patte aux onze doigts qui ne sauraient avoir un nombre consistant de phalanges, cédant à la curiosité, il lui apparu enfin une pensée bien plus inhabituelle, une pensée qu'il savait vraie depuis le plus profond de ses entrailles. Les rumeurs avaient vrai.
C'était difficile à définir pour un petit lapin, un monstre. Il y avait les animaux, les êtres humanoïdes, et les monstres. Les monstres étaient très méchants, dévoraient les gens, les emmenaient loin dans le Fragmentum, et leur volait la vie... Et en ce sens, certaines personnes du village étaient donc un peu des monstres, non ?
Pourtant, parce qu'il venait de la lune, le petit lapin était un monstre. Cependant, il n'avait pas fait du mal aux gens, et la définition toujours le rendait perplexe. Il n'y avait pas d'autres lapins venus de la lune ici, personne pour lui dire la vérité, et il ne comprenait pas bien en quoi être né lapin pourrait faire de quelqu'un une mauvaise personne méritant ce titre.
Il n'y avait pas d'histoires que
Il fallait un village pour élever un enfant, mais quelque chose faisait qu'il avait toujours été un peu spécial. Contrairement au lapin de la lune, il ne venait pas de la lune. A vrai dire, il ne savait pas d'où il venait, et personne non plus. Ce n'était pas très enthousiasmant, mais il avait été trouvé au pied d'un arbre au bord du Fragmentum, et les rumeurs sur le pourquoi du comment avaient été de bon train, des plus tragiques aux plus sordides.
Et plus que ne pas savoir d'où il venait, Neven ne savait pas ce qu'il était. Il ressemblait aux autres, mais il avait grandit comme un élément alien, confus quant à ce qui seulement le rendrait éloigné des enfants de son âge, mais surtout quant aux punitions, maltraitances et condamnations s'accordant à sa mystérieuse nature dont personne ne voulait lui donner le nom.
Peut-être était-ce qu'il était trop bruyant, trop turbulent, qu'il parlait trop fort, qu'il n'était pas assez bon pour jouer des instruments aux cérémonies, qu'il racontait toujours des choses qu'il ne fallait pas dire, comme comment tout le monde sentait parfois le chlore, le brûlé, ou la pluie sur la bitume... Et il finissait par se ratatiner, essayer de s'étouffer du mieux possible dans l'espoir qu'on lui offre une quelconque grâce, sans que jamais chose soit faîte.
Le village, comme l'orphelinat, étaient sous la coupelle de l'Ordre de l'Apocalypse. L'Ordre était là depuis longtemps, trop longtemps presque, parce que tout le monde se pressait aux cérémonies religieuses même malades pour demander un salut de leurs âmes.
Lui, on lui avait dit qu'il n'aurait probablement pas de salut. Il avait fait quelque chose de très très mal. Il ne savait pas quoi, mais c'était comme ça. C'était toujours comme ça. Il devait prier pour des punitions moindres à la place, jusqu'à ce que ses genoux lui fassent mal, jetant des regards mauvais aux gamins moqueurs qui probablement voyaient plus en lui un animal de cirque qu'une personne. Parfois, on le punissait pour ça, et d'autres, il s'en sortait.
On avait essayé de l'adopter, mais chaque adoption avait aboutit à un retour. Il y avait quelque chose qui n'allait vraiment pas chez lui... Ou plusieurs choses. En réalité, il n'en savait rien. Il était abandonné sans savoir pourquoi, il était affamé sans savoir pourquoi, battu sans savoir pourquoi, puni sans savoir pourquoi, comme si quelque part, peut-être qu'il n'était juste à leurs yeux qu'un moyen de se venger d'une chose dont il n'avait pas conscience.
Sa conscience d'être avait peiné à se construire, et son estime de soi s'était étiolée à chaque nouveau virage de vie. Il n'était pas spécialement malin, pas du genre à ramener de très bonnes notes à l'école, il n'avait pas les meilleures manières malgré ses efforts, ni le plus facile des tempéraments... Peut-être que c'était pour ça... Ou peut-être pas, il n'en savait rien.
Depuis quand seulement fallait il que la victime ait honte d'être, que le blâme soit sur sa personne, et pas les responsables de son statut et des violences ? On ne voulait pas que le petit lapin reste un lapin. On voulait qu'il soit un loup, et parfois il voulait se forcer à l'être. Mais un lapin, au fond, n'est qu'un lapin.
Survivre, c'était ce que Neven savait faire de mieux dans la vie. Survivre aux maladies, aux blessures, aux nuits à la cave, à la faim qui creuse le ventre, à la violence des enfants de son âge qui étaient passés de spectateurs à bourreaux actifs une fois les tendres premières années passées, survivre au Fragmentum... L'Ordre avait par trois fois essayé de le sacrifier aux monstres du Fragmentum, une idée absurde pour échanger des vies pures contre la sienne. Il était chanceux de pouvoir vivre, ne pouvait il pas rendre la gentillesse en mourant pour eux ? Mais les monstres n'en voulaient pas, parce qu'il était toujours revenu.
Et entre chaos et violences, son esprit tombant en morceaux pour se protéger, créer une carapace, un système de sécurité, une magie étrange avait élue en lui domicile, explosant de manière confuse, et il vivait la puberté comme une condamnation qui encore une fois lui refusait son existence selon ses propres règles. Il était devenu quelque chose qui, peut-être cette fois, il pouvait comprendre être une menace. Il comprenait des raisons de le punir : les monstres mêmes ne voulaient pas de lui, il avait appris à se battre et survivre en fuguant sur plusieurs jours, s'il crachait et mordait les autres approchaient moins, son esprit était ô le chaos même en reflet aux mots des responsables de l'Ordre de l'Apocalypse, et lui-même avait fini par se haïr, par vouloir arracher chaque parcelle de son existence. Il souffrait de vivre ainsi, mais il n'était pas capable de périr, et quelque chose en lui de profondément révolutionnaire le portait souvent vers le lendemain : une affection pour le monde, les rêves, des personnes qui probablement l'abandonneraient aussi. Mais aussi absurde cela était-ce, il avait beau prétendre être un loup, il n'était en effet qu'un petit lapin.
Entre mouton blanc et mouton noir, il laissait les nuances de gris définir ses nouvelles faces en secret. Tout le monde voulait qu'il soit un loup, il voulait parfois l'être, mais il ne l'était pas. Tout voulait qu'il soit quelque chose, mais il n'était pas. L'Ordre de l'Apocalypse voyait en lui un élément lié aux parts sombres de la réalisation de leurs prophéties, l'orphelinat et l'école le définissait de force comme un cas désespéré qui ne serait jamais un adulte sain et fonctionnel, et son corps lui-même semblait refuser son essence, comme s'il n'était jamais qu'une énorme erreur de calcul dans la formule du monde.
On voulait qu'il soit un monstre, on voulait qu'il soit un bon élève, on voulait qu'il fasse un effort pour ne pas mériter que ses camarades le violentent, on voulait qu'il soit gentil, on voulait qu'il rentre dans les boîtes, qu'il rentre, et surtout ne dépasse jamais un peu. Mais au fond, il n'était jamais ce que les autres attendaient qu'il soit, et c'était tout.
Pour survivre, il saisissait les rares promesses d'affection comme un chien affamé, croquant dans toutes les pommes empoisonnées, envoûté par les notes sucrées au milieu du flot acide et amer. Il perdait la tête, et il savait qu'il se perdrait avant sa majorité si cela continuait ainsi, comprenant le danger, mais choisissant tout de même de se blesser en connaissance de cause. Les chutes étaient douloureuses, la douleur indiscernable des éclats d'amour, comme si finalement, les deux choses n'étaient jamais destinées qu'à être les mêmes. Sa vision du bien et du mal s'émoussait, s'éloignait, lui échappait, et les éclats de folies sages lui suggéraient parfois de fuir. Et la folie avait raison : s'il voulait survivre, il devait s'en aller... Mais pour aller où ?
Et c'est à son dix-septième anniversaire qu'étaient venus les premiers appels. Qu'ils aient été des hallucinations ou quelque chose de magique, puissant et inexplicable qui l'appelait vers les souterrains, l'Ordre de l'Apocalypse y avait vu une menace, décidant de le séquestrer de force. C'était la peur, la peur qui dévorait leurs regards, comme si finalement, il ne s'agissait pas d'une hallucination, mais quelque chose qui pour tout le monde autour était bien réel. Mais pourquoi ? Et qu'était-ce ? Qu'est ce qui se trouvait dans les souterrains ? Qu'est ce qui le liait à là-bas ?
Les appels étaient devenus plus forts avec le temps, douloureux, comme écrasant son corps contre le sol pour le traîner où il devrait être, comprimant ses poumons le plus loin il s'éloignait du sol. Sa réponse était là-bas. Il avait un lien avec là-bas, et on lui avait mentit en disant qu'il venait de nul part. Neven le savait quelque part, il le savait avant de voir, tandis que la chose semblait le dévorer morceau par morceau. L'Ordre voulait qu'il renie les appels, mais il ne pouvait les renier, c'était partout, c'était tout le temps, il devait y aller.
Au bout de deux semaines, il parvint à s'échapper, et, se faisant surprendre par des camarades de l'école, s'était attendu à redevenir prisonnier sans savoir que de leurs mains viendrait la délivrance. Traîné dans les Dédales reliant le village au reste du monde encore habitable, c'était la première fois qu'il avait vu la Mer du Chaos. C'était la plus belle chose du monde. Les autres étaient méfiants à l'égard de la large tâche qui ondulait comme une surface liquide, aux étranges couleurs allant du bleu clair à des teintes de roses et violacées, et il sentait que, depuis le début, les appels venaient de là. Alors que les mains du garçon au dessus enserraient sa gorge, cherchant probablement à le tuer puis le noyer dans la mer, il s'était d'abord débattu, tentant de garder son contact avec la surface, avant que l'air lui manque, le faisant tomber inconscient dans la dimension des souterrains.
Khanriel était un monstre qui habitait depuis longtemps dans la Mer du Quanta. Non, en réalité, de ses mots, d'autres gens l'appelaient Mer du Chaos, parce que c'était du Chaos Primordial qu'était né l'arbre qui portait tous les mondes... Ou quelque chose comme ça, parce qu'en réalité Neven n'avait rien compris, et rien retenu. C'était amusant, aux yeux de la bête, qu'il ait une magie qui s'alignait à cette dimension...
Et les monstres, alors, peut-être que Neven avait décidé qu'ils étaient mieux que les autres. C'était une étiquette arbitraire, et Khanriel était la personne la plus gentille qu'il ait croisé. Il l'avait suivit entre les espaces, apprenant à s'y retrouver, à se défendre, et à survivre selon ses règles pendant quelques semaines, ou peut-être quelques mois (après tout, le temps passait d'une manière différente du monde qu'il avait toujours connu) et un jour, Khanriel avait commencé à s'effriter.
Il avait essayer de tenir très fort une de ses pattes pour qu'il ne parte pas, parce qu'il avait vu qu'il avait peur. Et puis, la peur s'était métamorphosée en quelque chose de plus serein, ses multiples bouches articulant une promesse "N'aies pas peur, moi je resterai toujours avec toi." Il était devenu poussières, poussières violettes et papillons, et la peau de Neven avait brûlé autant que son esprit cherchait désespérément quelque chose auquel se raccrocher.
Au réveil, il était à nouveau à la surface. Sa gorge le faisait souffrir, ses joues étaient trempées à force de larmes, une douleur vive parcourait son épiderme, tandis qu'au-dessus se tenaient deux personnes, et quelque part avec, la vérité.
Il était un Sluagh, personne ne lui avait jamais expliqué ce que c'était, ni ce que ça faisait, et probablement que l'Ordre avait su le repérer avant lui pour en faire le paria du village. Dix sept ans, pendant dix sept ans, il avait erré sans savoir ce qu'il était, et plus que ça, qu'il était loin d'être seul.
Les aîné-e-s Sluaghs avaient chacun-e un tatouage différent, de plusieurs couleurs et formes, la preuve de leur maturité, de leur passage dans la Mer du Chaos. Le tatouage, c'était les traces d'une âme sauvée qui retournerait enfin au cycle, la promesse d'une nouvelle vie, un ode à la vie... Et, finalement, ça ne sonnait donc aucunement comme quelque chose d'effrayant ou mauvais. Khanriel existait bien, il était... quelque part. Quelque part sur lui. Pour la première fois, il s'était sentit consolé par une idée, l'idée qu'il n'avait pas encore été abandonné, traversé par un mélange de soulagement et de reconnaissance.
Ne pouvant évidemment pas revenir au village, préférant faire croire à sa mort définitive, il était partit sans rien laisser derrière en suivant les conseils des fées habitant les Dédales, se refaisant un nom et une identité, choisissant de s'auto-définir par-delà toutes les barrières imposées par l'Ordre. Il ne savait pas trop où il irait, mais il lui manquait encore trop de réponses pour accepter de déjà mourir, et au fond, il n'était pas bien sûr de vouloir ça, mourir. Parce que quoi d'autre que la culpabilité et les choses qu'on lui avait inculqué de force lui faisaient penser cela ?
Mais les aspirations soudaines étaient tombées en poussière en découvrant plus du monde, les Dédales lui permettant de visiter divers endroits, de voir leurs injustices, de se battre, de survivre, le poussant à croiser pour la première fois le chemin de Black Mamba, une organisation révolutionnaire aux intérêts qu'il cernait alors peu.
Et au cours des voyages, une de ses dernières destinations le poussa à rencontrer Amicia, une gamine perdue au milieu du chaos, toute petite face au monde, tâchée de sang : une meurtrière. Il n'avait jamais tué, il ne savait pas ce que ça faisait, mais entre ses sanglots il lui était apparu qu'elle n'avait probablement pas eu le choix. C'était peut-être la naïveté qui l'avait poussé à la croire, mais c'était l'évidence qui avait lié leurs destins. Elle était maigrelette, écorchée, juste une enfant, et il avait beau être lui-même un enfant, les aîné-e-s Sluaghs n'avaient ils pas dits que le tatouage faisait de lui un adulte ? Les adultes devaient protéger les enfants. Si elle allait en prison, ils allaient la tuer. Ils allaient probablement la tuer. Personne ne traitait bien les enfants comme elle, et sûrement pas les enfants qui avaient du sang sur les mains.
Son voyage solitaire était devenu un voyage en duo, un voyage qui avait fini dans les quartiers sud de Sainte-Fontaine, l'avait mené à avoir besoin de l'aide de Black Mamba pour changer d'identité, obtenir de nouveaux papiers pour lui et sa nouvelle protégée, et un premier logement de fortune.
Il n'avait pas grand chose auquel se raccrocher, mais la présence à ses côtés lui offrait une perspective sur du long terme : il voulait qu'Amicia grandisse normalement, qu'elle aille à l'école, se fasse des ami-e-s, qu'elle fasse des études, et ait une vie normale. Il voulait qu'elle ne connaisse plus jamais la précarité, la faim ou la peur. S'il la protégeait, quelque part, peut-être qu'il pourrait se sentir un peu pardonné de vouloir exister. Il serait son arme, son bouclier, il serait utile, assez utile pour ne pas lui-même s'accorder sur le fait qu'il serait mieux de ne plus vivre.
Curieux tour du destin, que de devenir pour d'autres ce que personne n'a été pour lui. Mais il trouvait un réconfort à se perdre lui-même, à se surcharger de travail, à s'égarer entre violence, trop de jobs, les études et le remboursement de sa dette auprès de Black Mamba. Et après avoir été renvoyé de l'université, il avait simplement contracté une nouvelle dette pour récupérer sa magie.
Une dette, deux, trois ou quinze, qu'importe ? Il n'était plus certain. Souffrir et être épuisé limitaient les pensées, ça l'empêchait d'avoir des aspirations trop grandes, il se sentait moins coupable, moins faible.
La vie seul était passée à deux, puis à trois, pour arriver à cinq. Un appartement avec autant de monde était curieux, c'était comme retrouver les dortoirs de l'orphelinat, et il se complaisait de l'agitation perpétuelle qu'était celle d'un lieu de cohabitation surchargé. Il était utile, il survivait, il pouvait ignorer les douleurs plus fourbes, se contenter de ce qui était violent et anesthésiant, l'esprit pourtant toujours hanté par des traumatismes jamais apaisés, les nuits secouées d'insomnies et de cauchemars, les quelques crises délirantes lui rappelant parfois que tout n'était jamais qu'un fin équilibre, marcher pour toujours sur une corde tendue, et que toutes ces choses qu'il cherchait à garder derrière un jour reviendraient.
Plus intense la douleur, plus doux c'était. C'était bien là pourquoi il avait fini promu en tant qu'homme de mains de Black Mamba, garde du corps, chien de garde, tout ce qui pouvait être un brin trop dangereux pour quelqu'un qui ferait mieux de penser un peu plus à sa propre sécurité en tant que gardien de trois autres personnes.
Parfois, au fond, Neven lui-même aspirerait parfois à plus de normalité, pouvoir lui-même avoir ses propres rêves, ne pas être affilié à Black Mamba, pouvoir guérir, aller mieux, suivre ses passions... Mais il y a trop à l'inquiéter, trop qu'il doit faire, trop de choses dont il doit se charger, le temps passe à toute vitesse, et même Amicia est désormais une adulte.
Il essaie de repousser l'idée, mais une terreur sourde s'impose de plus en plus dans son cœur, quelque chose qui murmure "Iels vont partir aussi. Tout le monde va partir.". Tout le monde partira, et il restera derrière, n'est ce pas ?
I'm already
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@ Phanes
Statistiques
Points de vie:
(3000/3000)
Vitesse:
(90/200)
Attaque:
(450/600)
Défense:
(500/600)
Dégâts critiques:
(300/600)
Fréquence de rp: Continue
Félicitations ! Tu es validé-e
Contente de retrouver Magical Bunbun 2.0 ! Le lapin planqué dans un costume de loup aux Converse dépareillées, mais du coup... qui sont Alice et le petit Chaperon rouge dans l’histoire ? En tout cas, vu le personnage, l’espèce est super bien choisie, ça risque d’être assez drôle si on le voit sniffer un peu partout (ça doit être une horreur pour lui dans une rame de métro en heure de pointe). Ça reste, comme d’habitude, un personnage super attachant, une boule d’amour que t’as envie de câliner pour ne plus jamais la lâcher (pour peu que tu aies dompté la bête, en lui faisant croire par moment que t’es impressionné par son charisme indéniable de grand vilain gangster).
J’ai hâte de le rencontrer inRp, le voir évoluer ou faire péter des câbles à mes personnages. (
Et je vais me répéter, mais j’adore te lire. T’aurais pu écrire encore 3 ou 4 paragraphes que je les aurais avalés sans problème. Pour finir, amuse toi bien ici cher collègue
Félicitations, ton recensement a été enregistré avec succès. Cependant, pour finaliser complètement ton dossier, une étape administrative est nécessaire (eh oui, même sur un forum, il y a toujours de la paperasse à remplir). Ne t'inquiète pas, c'est simple. Il te suffit de suivre ce lien et de remplir les informations requises. Nous te remercions par avance pour ta contribution, qui facilitera grandement la tâche des fonctionnaires de Sainte-Fontaine.
Si tu résides à Sainte-Fontaine ou dans les environs, tu as peut-être déjà tissé des liens, que ce soit des amis ou des rivaux. Et si ce n'est pas le cas, ne t'inquiète pas, cela finira par arriver. C'est pourquoi nous t'encourageons à créer une fiche de liens pour répertorier tes relations et à tenir à jour un journal de RP pour suivre tes aventures.
De plus, nous te recommandons d'activer ta fiche de statistiques, accessible depuis ton profil, dans la section "Statistiques".
Si tu rencontres le moindre problème ou si tu as des questions, n'hésite pas à contacter un membre du staff. (Iels sont facilement repérables grâce à l'icône ✦ devant leur pseudo.)
Bon jeu !
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